The raven’s claw
Publication Date: 2008
Publisher: Dar al adab
Country of Publication: Lebanon, Beirut
Pages: 384
Saq el ghurab
A unique novel, set in parts of the Arabian peninsula that previously never appeared in literature, The Raven’s Claw is “a major work, comparable to Abderrahman Mounif’s classic Cities of salt. Amqassim’s novel is more dense, more poetical, and more efficient in its enchanting power” (Luc Barbulesco, translator).
Starting in the 1800s, the novel describes the proud and powerful tribe of Osseira, who dominated the fertile Al Husseini valley, at the borders with Yemen, protected to the east by The Raven’s Claw mountains. They resisted the Ottomans and Egyptians with success, and offered the same resistance to the expansion of Al Saoud. This last invader was however of a different nature, and ultimately succeeds in annihilating this people’s unique way of life.
Featuring a multitude of secondary characters, the novel is centered on the cheikh, the tribe’s powerful ruler, Aissa El Kheir, and his mother, Sidiqiya, the true leader of the tribe, a woman of undisputed authority, and great political intelligence, respected by all in the valley.
In this society, young men are to circumcise themselves when they turn 20. This rite of passage allows them to show their physical and mental force and therefore, their true value.
This rite was however forbidden by the Northern power of the Al Saoud’s Emir, who sought to impose their interpretation of religion, and to extend their domination to the fertile valleys of Al Husseini. Hamoud, son of Aissa, attempts to circumcise himself at the novel’s opening. Failing to keep this secret, he unwillingly provides the Emir with a golden opportunity to destroy the tribe, thereby leading the people of Osseira to their end.
The novel describes how a society that valued heroism, in men or women, and lived in harmony with the brute forces of nature, eventually gives in to the patient and perfidious attacks of the Emir, finally losing confidence in its own values. This epic tale forces the reader’s admiration for its unusually charismatic characters, and sadly long gone way of life.
Set in the 19th century, The Raven’s Claw, is a magnificent insight into the origins of contemporary Saudi socio-political dynamics.
Translated by Luc Barbulesco
Depuis des années il ne cessait de répéter à ses hommes, avec force et conviction, qu’il n’acceptait pas cette espèce de résignation qu’il leur voyait, mais il n’avait pas réussi à rallumer leur flamme ancienne, à les maintenir dans la position du refus et de l’intransigeance, il ne pouvait empêcher leur repli sur leurs intérêts domestiques, sur leurs champs, leur acceptation silencieuse d’un temps qui avait cessé de leur appartenir, et ce, alors que personne de leur lignée n’avait par le passé montré ce genre de soumission, même à l’époque, révolue, des Idrissides.
Seule sa mère devinait sa souffrance, provoquée par une blessure cachée dont lui-même ne pouvait s’expliquer la raison: comment se faisait-il qu’une communauté puissante comme la sienne se trouve soudainement confrontée à une situation qui les laissait incapables de la moindre réaction face aux empiètements d’un peuple qui jusque-là ignorait leur existence, et n’avait avec eux aucune espèce de lien? Et comment pourrait-il s’accommoder de cette situation humiliante, de cette angoisse qui l’étreignait au sujet de son fils unique? Il n’était pas concevable que sa cohorte, naguère si fameuse, pût en arriver à ce degré d’avilissement, qu’elle perdît si vite tout ce qui faisait sa gloire et sa fierté, devant un pouvoir nouveau et avide, qui leur était étranger. Combien tout cela le faisait souffrir, combien ce silence qu’il s’imposait par égard pour sa mère lui coûtait! (…)
Les vêtements que ces hommes portaient ressemblaient à ceux des hommes armés qui s’étaient présentés naguère, mais de couleur plus claire, ils avaient la barbe plus longue, et soignée, et il émanait d’eux un parfum curieux. Leur regard se posait, attentif, sur tout ce qui les entourait. Ils n’avaient pas même esquissé le geste de serrer la main ni prononcé de formules de bénédiction, comme c’est l’usage. Ils s’étaient bornés à saluer à haute voix en arrivant, avant d’aller s’installer à quelque distance, prenant position de telle sorte qu’ils pussent exercer leur surveillance. (…)
On avait remarqué aussi, chez les nouveau-venus, des expressions de colère et de refus à l’endroit des conversations que tenaient les gens du village, lesquels n’attendaient pas d’être sortis de la mosquée pour parler entre eux de leurs affaires quotidiennes. Cette attitude empreinte d’incompréhension et de sévérité, chez des gens qui après tout étaient des invités, ne laissait pas d’étonner leurs hôtes d’Osseira, étonnement mêlé d’irritation, lorsqu’ils avaient vu les étrangers choisir l’un des leurs pour diriger la prière du soir, sans prendre la peine d’en demander l’autorisation, et ce, dans une mosquée où l’on n’avait jamais vu quiconque diriger la prière autre que le cheikh de la tribu.
La mère écoutait ce que disait son fils à propos de ces gens étranges, sans se laisser distraire par les commentaires des autres; elle percevait en effet dans le ton de voix de son fils des indications implicites sur ces étrangers, alors que les remarques adventices ne faisaient que dissimuler ce noyau de crainte qui se trouvait au coeur du sujet. Quels que fussent les détails et les points particuliers évoqués par le cheikh, elle avait l’intuition de plus en plus nette d’une catastrophe inéluctable.
[Longer translation excerpt available upon request]
Actes Sud, France, French, 2019
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