This review is by Jean-Claude Perrier, for Livres Hebdo, and published on August 21, 2015. Photo credit: The National AE.
Below is an approximate translation.
A subtle novel by Lebanese author Jabbour Douaihy, the main character of which is a city.
Himself a son of Tripoli, Lebanon, where he teaches French literature, a literary critic at L’Orient littéraire, and a translator, Jabbour Douaihy is one of Lebanon’s authors writing in Arabic published in France. Four of his novels have been published here since Autumn Equinox (AMA-Presses of Mirail, 2000). His latest book, the most accomplished, subtle, and captivating, should reveal him.
Jabbour Douaihy focuses on two families of Tripoli, which once was the capital of a Christian county in the Levant, and is now one of the rear bases of the Shiite Hezbollah. First the Azzam, a family of powerful liberal Muslims, descendants of the noble Mustafa, an Ottoman mufti. The last of the line, Abdel-Karim, studies in a French school, and fled the war to Paris. There he fell in love with a Serbian ballerina that war, again, calls back to her country. Back home, with no news of his love, Abdel-Karim succumbs to melancholy, while that Syrian Mukhabarat rule his city. But the young Ismail, son of Intissar, the Azzam housekeeper, and Bilal, will drag him out of his torpor. Brought up in the violence of the American neighborhood, the poorest of Tripoli, the kid has committed some mischiefs in the past. Then, at age 20, he fell into radical Islam and rallies the ranks of fanatical sheikh, which sends him on a suicide attack mission in Baghdad. But the arrest of Saddam Hussein in 2003 will change the situation, and the fates of the two boys will intertwine.
Although set in the past, Douaihy’s novel is very timely (the civil war in Syria and the expansion of Daech). But the book is not intended to be political or historical. It is primarily a tribute to a city of the East, multi-confessional, a symbol of the harmonious Lebanon, one of these symbols of Lebanon which we end up believing only exist in the imagination of its writers. Jabbour Douaihy does not ignore the countries’ weaknesses, but praises its charm.
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The French original:
Un roman subtil tu Libanais Jabbour Douaihy dont l’héroine est une ville
Fils lui-même de Tripoli au Liban, où il enseigne les lettres françaises, critique à l’Orient littéraire, traducteur, Jabbour Douaihy est l’un des auteurs libanais écrivant en arabe publiés en France. Quatre de ses romans sont déjà parus ici depuis Equinoxe d’automne (AMA-Presses du Mirail, 2000). Celui-ci, le plus abouti, le plus subtil, le plus envoûtant, devrait le révéler.
Jabbour Douaihy s’intéresse à deux familles de Tripoli, qui fut jadis la capitale d’un comté chrétien du Levant et est aujourd’hui l’une des bases arrières du Hezbollah chiite. D’abord les Azzam, des notables musulmans libéraux, descendants du noble Mustafa, un mufti ottoman. Le dernier de la lignée, Abdel-Karim, élève chez les frères, a fui la guerre à Paris. Là, il est tombé amoureux d’une ballerine serbe que la guerre, encore elle, a ramené dans son pays. De retour chez lui, sans nouvelles de sa belle, Abdel-Karim succombe à la mélancolie, tandis que que les Moukhabarat syriens font la loi dans sa ville. Mais le jeune Ismail, fils d’Intissar, la femme de menage des Azzam, et de Bilal, va venir le tirer de sa torpeur. Elevé dans la violence du Quartier américain, le plus pauvre de Tripoli, le gamin a commis quelques bêtises. Puis, à l’âge de 20 ans, il est tombé dans l’islamisme radical et rallie les rangs d’un cheikh fanatique, lequel l’envoie commettre un attentat-suicide à Bagdad. Mais l’arrestation de Saddam Hussein en 2003, va changer la donne. Et les destins des deux garçons s’entrecroisent.
Même s’il s’inscrit dans le passé, le roman de Jabbour Douaihy est très actuel (la guerre civile en Syrie et l’expansion de Daech). Mais le livre ne se veut ni politique, ni historique, c’est avant tout un chant d’amour à une ville d’Orient, multiconfessionelle, l’un des symboles de ce Liban harmonieux dont on finirait par croire qu’il n’a existé que dans l’imagination de ses écrivains. Jabbour Douaihy n’en méconnaît pas les faiblesses, mais il en exalte le charme.