Press
January 25, 2009
Babelmed, on Ayn Warda

Babelmed, on Ayn Warda

Parution d’un magnifique roman, à lire absolument, en arabe ou en français!, Rania Samara, Babelmed

Histoire d’une famille autant que fresque sociale, ce roman, le quatrième de Jabbour Douaihy, se distingue par un va-et-vient constant entre la gravité du propos et l’humour le plus diabolique. Il a été salué à sa parution en arabe par une presse unanime.

Une demeure fait figure de personnage dans ce récit surprenant. Passablement décrépite dans un village perché sur les hauteurs de Beyrouth, elle est le témoin d’un mode de vie somptueux de toute une société dont la sophistication et la finesse n’a pas survécu à la guerre. C’est dans cette maison qu’ont toujours vécu les Baz, grande famille de la bourgeoisie chrétienne sur le déclin.

Nous sommes au début des années 1990, bien loin du faste d’antan, quand Francis al-Baz pouvait prétendre à un siège de député. Aujourd’hui, au lendemain de la guerre civile, la maison semble abandonnée. La tante Nohad n’est plus là pour régenter la vie domestique : ses neveux l’ont placée en maison de retraite. Julia, la veuve de Francis, Jojo, son fils aîné et Margaret, l’épouse autrichienne de ce dernier, ont déménagé à Beyrouth. Ne restent plus que Réda, le fils cadet, qui vit claquemuré dans une chambre à l’étage, et les Mani’, des Bédouins qui habitent dans la cave depuis des décennies. Un beau jour, les Mani’ donnent refuge à une lointaine cousine, menacée par ses propres frères pour une sombre affaire d’argent et d’honneur. L’arrivée de cette jeune femme au charme ravageur va mettre à mal l’équilibre déjà bien fragile de la maison.
Traduit de l’arabe (Liban) par Emmanuel Varlet, Actes sud, janvier 2009, 330 pages, 22,80€: